Rappel du premier message :TEST EXTRAIT DU SITE PLAY FRANCE
Arpentons ensemble le chemin de l'Elu dans cette nouvelle adaptation vidéoludique de la fameuse trilogie Matrix. Les développeurs de chez Shiny Entertainment sauront-ils nous convaincre de prendre la pilule
et de descendre avec le lapin blanc ?
Préambule
"C'est là ta dernière chance, Neo. Tu ne pourras plus faire marche arrière. Tu choisis la pilule bleue et tout s'arrête. Après tu pourras faire de beaux rêves et penser à ce que tu veux. Choisis la pilule
, tu restes au pays des merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre...". Rien que cette phrase vous rappelle de bons souvenirs d'une certaine trilogie qui a marqué son époque et qui donne encore la chair de poule. Matrix est une référence pour beaucoup de fans de films d'action cyberpunk friands d'effets spéciaux et de combats impressionnants. Mais bien au-delà, Matrix est un film de références non pas pour ses nombreuses qualités cinématographiques mais de références au premier sens du terme. Philosophies religieuses et existentialistes se mêlent avec arts martiaux et gunfights ralentis. Perception scénaristique que nous retrouvions uniquement dans les mangas japonais : le monde dans lequel nous vivons est-il réel ? Et qu'est-ce que le réel ? Durant trois films, un être béni, l'Elu, devra parcourir un chemin pavé de bonnes intentions pour répondre à ces questions. Chemin qui sera plusieurs fois divisé par ces choix et influencera le destin de la race humaine.
Matrix Path of Neo vous permettra de revêtir le costume du hacker devenu sauveur et portant le doux nom de Neo. Le jeu débutera par un rêve qui vous semblera très familier dans un certain hall. Malgré l'échec, vous devrez fuir le lendemain les agents dans l'immeuble de l'entreprise de Monsieur Anderson au cours d’un tutorial vous familiarisant avec les principes d'infiltration. Et enfin, c'est l'éveil de l'Elu après avoir ingéré la fameuse pilule
d'un prophète parfois trop extrémiste : le bienheureux Morpheus. Et là commence l'entraînement de l'Elu. Les fans de la trilogie se sont souvent demandés ce que l'opérateur avait bien pu enregistrer dans le crâne du pauvre Keanu. Et bien Shiny répond allègrement à cette question en nous proposant un tutorial des plus longs, qui donne presque envie de reprendre une pilule bleue pour fuir le monde réel ou bien de se faire débrancher pour ne jamais se réveiller. Après une bonne heure d'entraînement aux armes blanches, à feu et au combat, on se demande si la vie d'Elu est vraiment chiante à mourir : ne fait-on que s'entraîner et se prendre des baffes ? Bref, après cette petite introduction longue comme un dimanche en famille devant le gigot, on rentre enfin dans le vif du sujet. Chouette, se dit-on ! Et bien non : en fait, on va voir l'Oracle et on se fait piéger par les agents une nouvelle fois. Alors, on ouvre des portes, on fout des petites baffes à des flics et on ouvre encore des portes pour retrouver un Morpheus et une Trinity en train de se fumer un joint dans les toilettes de l'Oracle.
Trop répétitif
"Comme moi il faudra bien que tu comprennes la différence entre connaître le chemin et arpenter le chemin.". Oui, c'est ça Morpheus mais il semble que les développeurs de Shiny n'aient pas réellement compris cette phrase pour le développement de Matrix Path of Neo et ils nous gratifient une nouvelle fois d'une adaptation certes plus intéressante que Enter The Matrix mais manquant beaucoup d'intervention divine. Le jeu souffre de longueurs terribles et la lassitude s'installe dès le début. C'est embêtant car les films nous donnaient envie de connaître la suite de par leurs originalités et leurs nombreuses références. On ne fait que mettre des baffes au ralenti, se battre arme au poing dans des gunfights endiablés et sentant la poudre, détruire des décors et sauver des personnes attendant leur prophète. Au bout de huit heures de jeu, durée de vie générale, on reste sur sa faim et on est réellement déçu malgré des innovations scénaristiques. Nous ne vous raconterons pas la fin alternative au film et très amusante d'ailleurs mais c'est vraiment la seule originalité aux jeux. Les développeurs ont du rejoindre Morpheus et Trinity dans les toilettes de l'Oracle pour nous faire combattre des fourmis géantes dans un niveau ressemblant au manoir de la famille Adams. Les combats sont répétitifs malgré cette multitude de coups et combos tout droits sortis des chorégraphies des productions Shaw.
Réalisation en demi-teinte
Les graphismes sont pourtant bien travaillés avec toute fois un certain ralentissement du frame-rate n'étant pas liés au bullet-time. Les effets de lumières, qui, incroyable mais vrai, sont réglables, sont plutôt bien gérés et agréables visuellement grâce à la fameuse utilisation du normal mapping. Ragdoll est bien présent et le dynamisme des vêtements donne une certaine réalité et rapidité au combat, Havoc nous gratifie d'explosions du plus bel effet avec flammes et projection de poussières mais malheureusement les développeurs ont joué la surenchère et parfois ces détails sont tellement fouillis que l'on ne sait plus où l'on se situe. Rajoutez à tous ces ingrédients des problèmes de caméra, des problèmes pour locker les adversaires tant au point de vue combats chorégraphiés ou gunfights et vous comprendrez aisément que les faveurs des critiques ne se tourneront pas vers ce gameplay.
Les fameux choix qui permettent d'influencer l'histoire sont tellement bien cachés que même l'invisible serait plus opaque. Franchement, ayant fini le jeu, en aucun cas, on ne ressent cette liberté de pensée et ces choix existentialistes et facteurs du destins que les films mettent en avant à toutes les sauces. On se demande presque si les frères Wachowsky ont réellement participé à l'écriture du game design ? La bande-son des films est présente mais reste trop discrète pour être perceptible. On reconnaît parfois les musiques cyber-punk accompagnant les combats mais elles ne nous impliquent pas réellement dans l'intensité des joutes. Par contre, mention spéciale pour les bruitages qui collent parfaitement à l'univers et restent très fidèles à la trilogie. Quelle joie d'entendre le bruit des douilles tombés sur le carrelage des appartements poisseux de Sidney, de savourer le vrai son des armes à feu et le sifflements des coups donnés par les protagonistes !
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Finalement, le chemin de l'Elu est vraiment semé d'embûches et les adaptations d'Atari n'arriveront jamais à les surpasser. Largement plus réussi que le précédent titre Enter the Matrix, le jeu souffre d'énormes défauts qui influencent sa qualité finale. On aurait pu avoir un excellent jeu si les développeurs avaient pris le temps de régler les bugs de l'épisode précédent. Loin d'être laid et de ne pas être fidèle à l'univers cyberpunk Matrix, le jeu pêche réellement par un manque de dynamisme, d'idées scénaristique, de durée de vie et d'un gameplay. Dommage que les licences de films marquants notre époque soient aussi mal exploités par des effets marketing très importants venant entacher tout espoir d'innovation. Encore un titre pourtant fun à l'origine et d'une certaine esthétique qui sera réservé aux purs fans de la trilogie sachant fermer les yeux devant d’impardonnables défauts.